Module 1

Situer la problématique des discussions de niveaux de soins aux soins intensifs dans son contexte

L’admission aux soins intensifs constitue un excellent moment pour discuter des niveaux de soins étant donné le risque de dégradation rapide de l’état de santé pouvant entraîner le recours aux technologies de maintien des fonctions vitales qui sont facilement accessibles dans ces unités.

Les intensivistes devraient engager une discussion sur les niveaux de soins dès l’arrivée de leurs patients aux soins intensifs. De plus, la campagne canadienne organisée par l’Association médicale canadienne et l’université de Toronto recommande de ne pas débuter et de ne pas continuer des interventions de maintien des fonctions vitales à moins qu’elles ne soient cohérentes avec les valeurs du patient et avec ses objectifs de soins.

En outre, les niveaux de soins devraient être discutés à chaque changement majeur dans la condition du patient ou lorsque le patient en fait la demande. Malgré le fait que les discussions sur les niveaux de soins fassent partie du quotidien des médecins, très peu d’importance est accordée à l’apprentissage de cette tâche centrale dans la formation des futurs médecins et force est de constater qu’il reste du travail à faire pour garantir le respect des volontés des canadiens en fin de vie. Bien que plusieurs types d’interventions pouvant faciliter les discussions sur les niveaux de soins soient relatés dans la littérature (ex: consultations éthiques, consultations par une équipe de soins palliatifs, implication des infirmières dans les décisions), la prise de décision partagée entre l’intensiviste et le patient semble être une méthode bien adaptée au contexte actuel des soins intensifs au Québec. Qui plus est, cette méthode est recommandée tant par la Society of Critical Care Medicine (USA) que par l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS). Au Québec, la détermination des niveaux de soins s’incarnait jusqu’à récemment dans des échelles de niveaux de soins dont le nombre d’échelons varie de trois à cinq selon les établissements. Or, un état de situation réalisé par l’INESSS en 2015 a révélé un manque d’uniformité dans l’amorce, la détermination, la documentation, la transmission et l’application de la pratique selon les médecins, les milieux de soins, les régions et les établissements. Pour pallier à ce manque d’uniformité, le Ministère de la santé et des services sociaux (MSSS) en collaboration avec l’INESSS a conçu en 2016, un nouveau formulaire intitulé: “Niveaux de soins et réanimation cardiorespiratoire”. Ce nouveau formulaire harmonisé sert à remplacer tous les formulaires de niveaux de soins de chacun des établissements.

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